risques de la rhinite allergique
Troubles et pathologies

Les risques liés à la rhinite allergique : réels et inquiétants !

La rhinite allergique est une affection courante et largement partagée dans le monde entier… Les mécanismes immunitaires sous-jacents ne sont pas encore tous élucidés, mais de plus en plus d’études s’y intéressent et permettent aujourd’hui de montrer que ces mécanismes sont multiples. Ils concernent quasiment tous les niveaux de défense de notre système immunitaire, depuis l’état de notre muqueuse intestinale à l’activité des différents lymphocytes.

Pour en revoir les différents mécanismes, n’hésitez pas à aller lire ou relire l’article qui y est consacré : « la rhinite allergique : comment ça marche ? »

Intéressons-nous maintenant à la prévalence de cette affection et aux facteurs qui permettent de comprendre pourquoi elle gagne autant de terrain. Puis quels en sont les risques pour notre santé… Et nous verrons que ces risques sont loin d’être anecdotiques !

Car la rhinite allergique est une affection courante et elle gagne du terrain…

 

Épidémiologie de la rhinite allergique, ou la progression d’un mal de plus en plus fréquent !

A l’échelle mondiale, on observe une hausse constante de la prévalence du rhume des foins au cours des dernières décennies, avec une variabilité considérable entre les pays, et à l’intérieur des pays, entre les régions.

Les estimations de sa prévalence varient considérablement. Mais de bonnes études épidémiologiques suggèrent que 20 à 30% des adultes et jusqu’à 40% des enfants sont touchés.

Ainsi, ce n’est pas moins de 23 à 30% de la population qui est touchée en Europe et 12 à 30% aux États-Unis. Mais ce sont dans les populations non occidentales de l’hémisphère sud que les variations infra-régionales sont les plus grandes, avec une prévalence de la rhinite allergique allant de 3 à 54%.

L’augmentation de la prévalence de la rhinite allergique est liée à l’urbanisation croissante et à l’amélioration du niveau de vie. Ensemble, ces deux facteurs contribuent à accroître l’exposition à divers polluants et allergènes intérieurs et extérieurs, dont les effets potentialisant ne peuvent être ignorés sur les troubles respiratoires.

De nombreux autres facteurs augmentent également les risques de développer une rhinite allergique.

 

Les facteurs aggravants de la rhinite allergique

Les causes supposées de l’accroissement de la prévalence sont multifactorielles :

  • pollution de l’air,
  • ozone,
  • tendance à l’urbanisation,
  • style de vie occidental,
  • tabagisme actif et passif,
  • stress

Voyons ici les deux facteurs principaux.

Facteur n°1 : la pollution atmosphérique

Dans les zones urbaines et suburbaines, les installations industrielles et les émissions liées aux transports sont des sources majeures de pollution atmosphérique. Les principaux polluants atmosphériques sont :

  • les oxydes de carbone (COx),
  • les oxydes d’azote (NOx),
  • l’ozone (O3),
  • le dioxyde de soufre (SO2)
  • et le mélange complexe de produits chimiques et de particules, dont les particules de dioxyde de diesel en constituent la part la plus importante.

De plus en plus d’études montrent que la pollution de l’air est associée à des maladies respiratoires. En effet, la pollution atmosphérique peut augmenter la production d’Immunoglobuline E en stimulant les lymphocytes B mais aussi augmenter les niveaux de certaines cytokines pro-inflammatoires. Les particules polluantes de l’air peuvent donc aggraver les symptômes de la rhinite allergique déclenchée par le pollen.

De plus, la pollution atmosphérique augmente la production de molécules oxydantes favorisant ainsi l’inflammation allergique et la stimulation des cellules Th2.

Enfin, la pollution atmosphérique peut renforcer la réponse immunitaire aux allergènes en se liant physiquement à eux.

Si les termes d’Immunoglobulines E, de lymphocytes B ou de cellules Th2 ne sont pas évidents pour vous, j’en parle dans ce premier article consacré à la rhinite allergique : « la rhinite allergique : comment ça marche ? » N’hésitez pas à vous y référer !

Facteurs n°2 : les changements globaux et climatiques

Des périodes polliniques plus longues

Au cours des 25 dernières années, les dates de floraison se sont avancées de 2 à 3 semaines et les saisons de pollinisation se sont allongées. La période pendant laquelle les fleurs sont donc susceptibles de relâcher leur pollen s’est allongée. Et avec elle, possiblement, le temps d’exposition aux pollens pour lesquels vous êtes sensibles…

De nouvelles espèces

De plus, on note au cours des dernières années l’apparition de nouveaux allergènes tels que l’ambroisie. L’allergie au pollen d’ambroisie, plante envahissante originaire d’Amérique, touche ainsi, chaque année, environ 20 % de la population en Rhône-Alpes.

Ce n’est donc pas étonnant que cette plante ait donné lieu à de nombreuses études. En particulier, l’effet potentiel du changement climatique sur la gravité et l’étendue de la rhinite allergique a été étudié de manière plus intensive dans le cas du pollen d’ambroisie. Il a ainsi été démontré que l’augmentation de la température et de l’exposition au dioxyde de carbone augmentait la production de pollen de différentes plantes, dont l’ambroisie.

Dans le même temps, il a été démontré que l’augmentation du nombre de jours sans gelée et la survenue tardive du premier gel étaient en corrélation avec des saisons plus longues de pollen de l’ambroisie. Ce qui permettrait à la plante de se propager plus au nord. Cela est particulièrement préoccupant en Europe, où l’ambroisie est établie :

  • dans la vallée du Rhône et la Bourgogne en France,
  • dans le nord de l’Italie,
  • en Hongrie
  • et dans les pays voisins.

Ainsi, avec des conditions climatiques favorables, l’ambroisie est sur le point de s’étendre en Pologne, en Allemagne et dans le nord de la France, où elle participera, sans aucun doute, à l’augmentation de la prévalence de la rhinite allergique.

Et la perturbation de la nature par l’homme…

Même la déforestation participe à ce phénomène en provoquant la prolifération des graminées sur les zones en friche.

L’homme participe donc grandement à ce qui l’empoisonne…

Ainsi, la rhinite allergique, et en particulier la pollinose (rhinite allergique au pollen), gagne du terrain. Géographiquement d’abord, via la propagation des espèces. Mais en terme d’impact aussi, notamment parce que la pollution (atmosphérique, mais aussi tabac, xénobiotiques…) déstabilise notre immunité et nos métabolismes qui deviennent davantage réactifs à toutes les particules qui nous environnent.

Or, les coûts directs et indirects associés à la rhinite allergique représentent un fardeau énorme pour la société.

 

Les coûts sociétaux de la rhinite allergique

Sur l’économie de la santé

Outre le coût net des traitements, il existe des coûts indirects considérables.

Ce sont notamment une productivité réduite, des journées de travail non travaillées ou des absences scolaires pour cause de maladie… sans compter les dépenses directes et indirects liées aux complications de la rhinite allergique (voir ci-dessous).

Le coût de la rhinite allergique a été évalué sur un échantillon représentatif de la population suédoise adulte en 2016. Les coûts annuels directs moyens et indirects liés à la rhinite allergique étaient de 210 euros et 750 euros par habitant, respectivement. Ainsi, ce ne sont pas moins de 960 euros par adultes qui sont dépensés (ou plutôt perdus !) tous les ans, à cause de la rhinte allergique. Sur le coût total, 8% étaient dus à l’absentéisme et 70%, au présentéisme (altérations des performances au travail). Le reste était réparti à parts égales entre les coûts des produits pharmaceutiques et des soins de santé.

Dans les pays de l’Union Européenne, les coûts lies à l’absentéisme et au présentéisme causés par la rhinite allergique chez des individus non traités ou traités de manière inadéquate ont été estimés entre 55 et 151 millions d’euros par an.

La rhinite allergique est donc un problème de santé publique important et sérieux, non seulement à cause de sa prévalence élevée et de ses coûts économiques, mais également parce qu’elle a un impact négatif sur la qualité de vie des patients.

Sur la qualité de vie

Ainsi, les patients rapportent un effet néfaste marqué sur leur sommeil, leur vie sociale, leur assiduité et leur performance à l’école et au travail, en plus de la fatigue, de changements d’humeur, de l’anxiété et de la dépression.

Clairement, c’est la rhinorrhée et son cortège de mouchoirs qui gênent le plus la vie courante, via notamment sa répercussion numéro un : un sommeil de mauvaise qualité. Il s’ensuit un impact sur la mémoire, les capacités d’attention, une somnolence pendant la journée, de l’irritabilité…

Bien que la rhinite allergique ne mette pas la vie en danger, son influence négative sur la qualité de vie et sur le moral du patient a fait l’objet d’une attention accrue au cours des dernières années. Plusieurs études ont, d’un côté, examiné l’influence des facteurs psychosociaux sur les troubles allergiques et, de l’autre, l’effet des troubles allergiques sur la santé mentale. Elles ont ainsi démontré qu’il existe bien une relation bidirectionnelle significative entre les facteurs psychosociaux et les troubles allergiques.

La majorité des études relèvent également une association entre les allergies saisonnières et le syndrome d’anxiété. Une étude de population a suggéré que les rhinite allergique pourraient même constituer un facteur de risque de suicide. Plusieurs études ont ainsi montré une association entre le risque de suicide pendant la saison du rhume des foins et l’importance de la saison pollinique (en quantité de pollen disséminé et en durée de dispersion).

A ce déclin de la qualité de vie, le « bête » rhume des foins, qui, vous le comprenez maintenant, n’est pas si « bête » que ça, peut se compliquer en d’autres pathologies tout aussi invalidantes.

 

Les complications possibles… et fréquentes de la rhinite allergique

L’asthme bronchique

La rhinite allergique est un facteur de risque indépendant de survenue d’asthme.

Une étude européenne a montré que les patients avec une rhinite allergique ont huit fois plus de risque de développer un asthme que les patients sans rhinite. Les réponses inflammatoires des voies respiratoires supérieures et inférieures sont en effet similaires et interconnectées chez ces personnes.

Au final, 40% des patients atteints de cette maladie sont ou seront asthmatiques.

La conjonctivite allergique

L’incidence de conjonctivite allergique chez les personnes atteintes de rhinite allergique serait de 85%. Yeux irrités et larmoyants, rougeurs et autres symptômes oculaires sont alors le quotidien très handicapants de nombreuses personnes à la saison des pollens.

La rhinosinusite chronique

Le passage à la chronicité d’une rhinite auparavant transitoire et limitée à la saison des pollens n’est pas rare, allant de 6 à 30% selon les études. C’est la qualité de vie qui en pâtit alors largement, via notamment l’altération nette de la qualité du sommeil… potentiellement toute l’année !

Et quand on connait l’importance d’un bon sommeil pour la santé, on peut s’inquiéter rapidement d’un sommeil de médiocre qualité…

La toux chronique

La rhinite allergique et la sinusite sont une cause fréquente de toux chronique aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Les sécrétions nasales liées à l’inflammation allergique provoquent un reflux du nez et de la gorge. Ce reflux stimule alors directement ou indirectement la toux.

La toux résultant d’une sinusite chronique peut donc être la principale manifestation clinique du syndrome de la toux des voies respiratoires supérieures.

Une étude pilote a récemment porté sur 393 enfants souffrant de toux en tant que plainte principale à Chengdu en Chine. Cette étude a notamment montré que 46% des enfants souffraient en fait de rhinite allergique.

L’otite moyenne

L’otite moyenne est une maladie inflammatoire non suppurative. L’épanchement de l’oreille moyenne (qui comprend le liquide séreux et du mucus) et la perte d’audition en sont les principales caractéristiques. La rhinite allergique est considérée comme l’un des facteurs de risque possibles d’otite moyenne chez l’enfant.

Une étude britannique a montré que la prévalence de la rhinite allergique chez les patients atteints d’otite moyenne de sécrétion chronique ou récurrente allait de 24 à 89%.

 

Bref, vous l’aurez compris, la rhinite allergique n’est pas une affection à prendre à la légère. On l’a vu, ses conséquences aussi bien à l’échelle de l’individu qu’à l’échelle de la société sont importantes. Ce qui justifie largement la recherche de solutions allopathiques comme naturelles.

C’est justement ce que vous pourrez découvrir dans l’article : « rhinite allergique : quelles solutions naturelles ? »

 

Si vous aussi, la rhinite allergique vous gâche la vie, et a des conséquences importantes sur vos capacités personnelles et professionnelles, venez en témoigner en commentaire ci-dessous.

Et n’hésitez pas à partager cet article si vous pensez qu’il pourra informer utilement d’autres personnes. Merci !

 

Sources et références scientifiques :

Photo by Holger Link on Unsplash

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