Les médias font régulièrement leurs gros titres des épidémies virales : coronavirus en ce moment bien sûr, mais aussi grippes aviaires ou SRAS il y a quelques années… Des gros titres choisis pour faire peur, évidemment, et vendre toujours plus.
Mais mettre en avant les virus chinois, c’est bien vite oublier (ou occulter ?) l’importance en France de la grippe saisonnière, et de ses victimes…
Selon l’Institut Pasteur, en France, la grippe saisonnière touche en moyenne 2,5 millions de personnes par an et tue 5 personnes par jour, majoritairement chez les plus de 65 ans. La grippe est donc responsable de 1500 à 2000 décès annuels.
Ces chiffres sont éloquents et concernent aussi bien des personnes vaccinées que non vaccinées. Car il n’existe pas de médicaments ou de vaccins réellement efficaces contre les infections virales respiratoires à l’heure actuelle.
Or, les peuples anciens utilisent depuis bien longtemps des approches naturelles pour soigner le rhume et la grippe. De nombreux pays ont ainsi acquis une expérience traditionnelle dans ce domaine.
Et il serait bien dommage de se priver de ces approches qui ont depuis, pour certaines, été validées scientifiquement. Voici lesquelles.
L’usage des plantes contre les virus de la grippe
Les recherches en phytothérapie ont montré l’intérêt d’un certain nombre de substances biochimiques extraites de végétaux.
La glycyrrhizine
Par exemple, la glycyrrhizine, qui est un composant actif des racines de réglisse, a protégé des souris exposées à une quantité mortelle de virus de la grippe par la stimulation de la production d’interféron-gamma par certaines cellules immunitaires. Les interférons sont des protéines produites par le système immunitaire ayant pour rôle de défendre l’organisme contre des agents pathogènes tels les virus, bactéries, parasites…
La glycyrrhizine est également connue pour ses effets immuno-modulateurs et anti-inflammatoires.
Ainsi, in vitro, sur des tissus humains, le traitement à la glycyrrhizine entraine une nette réduction du nombre de cellules pulmonaires infectées par le virus de la grippe A.
Le ginseng rouge coréen
Des extraits de ginseng rouge coréen ont été évalués dans le cadre de 4 essais contrôlés visant à prévenir les infections courantes par la grippe et le rhume.
2 études n’ont pas révélé de différences entre le ginseng rouge et le placebo en termes de durée de la maladie mais les 2 autres études ont montré que les extraits de ginseng réduisaient la durée, la gravité et la fréquence des symptômes, et qu’ils pouvaient réduire efficacement l’incidence de la grippe.
L’échinacée
Contrairement aux deux précédentes, les préparations d’échinacée sont largement connues et utilisées pour la prévention et la gestion du rhume. Et leur efficacité a aussi été testée en laboratoire.
Une étude portant sur 473 patients en République Tchèque a montré qu’une boisson chaude à base d’échinacée s’est avérée aussi efficace que l’oséltamivir, un traitement antiviral oral utilisé pour le traitement et la prévention des grippes A et B, dans le traitement précoce d’infections par le virus de la grippe, diagnostiquées cliniquement et confirmées par virologie. Et ce, avec un risque réduit de complications et d’évènements indésirables…
L’acide carnosique
L’acide carnosique extrait de diverses plantes s’est lui aussi avéré efficace pour l’inhibition du virus respiratoire syncytial humain (VRSh) de types A et B. C’est notamment l’extrait issu du Thuya oritentalis qui s’est révélé le plus efficace in vitro.
Et tous les autres…
Et de nombreux autres extraits végétaux sont actuellement en cours d’études avec des effets prometteurs, aussi bien dans la prévention que dans le traitement des infections respiratoires.
Alors, bien sûr, nombre de ces études en sont encore aux premières constatations, et souvent in vitro. Non pas que l’utilisation des plantes médicinales soit remise en cause, mais tout simplement parce que les études portant sur l’efficacité des végétaux comme traitements médicaux ne sont que très peu financées…
Les compléments alimentaires à visée immunitaire
Des minéraux et des vitamines…
Côté minéraux, ce sont le zinc et le sélénium qui semblent tirer leur épingle du jeu.
Ainsi, l’administration orale de zinc réduit la durée et la gravité d’un rhume. Tandis que l’utilisation de compléments de sélénium améliore la réponse immunitaire aux infections virales, en particulier vis-à-vis du virus grippal A.
L’utilisation des vitamines C et D dans la prévention et le traitement des infections respiratoires virales fait encore débat et toutes les études ne sont pas concluantes.
Néanmoins, plusieurs d’entre elles recommandent une supplémentation en vitamine C pour la prévention du rhume, et pour en réduire la durée et la sévérité (légèrement).
Certaines études ont également mis en évidence des effets bénéfiques de l’apport en vitamine D dans la prévention de la grippe, alors que d’autres ont conclu que ce supplément n’avait aucun effet favorable pour cette indication (sans remettre en cause les bénéfices de ces vitamine dans nombres d’autres problématiques de santé !).
… et des probiotiques
Les études les plus nombreuses et les plus concluantes concernent surtout les probiotiques.
Par exemple, l’administration orale de Bifidobacterium longun chez des souris infectées expérimentalement a amélioré les symptômes cliniques, réduit la mortalité et l’inflammation des voies respiratoires inférieures, diminué la prolifération virale, la mort cellulaire et les molécules pro-inflammatoires. Les auteurs concluent même à l’intérêt de cette souche de probiotiques comme un agent prophylactique dans la gestion d’une épidémie de grippe.
Chez l’homme, la consommation quotidienne d’une boisson probiotique contenant Lactobacillus brevis chez des écoliers a également montré une réduction de l’incidence de la grippe. Chez les enfants âgés de 3 à 5 ans présentant un rhume et des symptômes de type grippal, la supplémentation alimentaire quotidienne en probiotiques pendant 6 mois s’est avérée un moyen efficace de réduire la fièvre, la rhinorrhée, l’incidence de la toux, la durée et la fréquence de la prescription d’antibiotiques.Évidemment, il ne s’agit pas ici des boissons sucrées bien connues que l’on peut nous vendre à pris d’or…
De nombreuses études ont montré que l’administration orale des lactobacilles offraient une protection contre l’infection par le virus de la grippe en diminuant la réplication virale, en induisant l’expression de gènes antiviraux ou en modulant l’immunité innée de l’hôte.
Les compléments alimentaires de qualité et bien choisis, les plantes, les vitamines et les minéraux… sont des aides précieuses et largement efficaces. Mais il ne faut pas oublier (et déléguer à ces petites gélules) l‘importance d’une hygiène de vie saine, elle aussi importante (et même bien plus !) pour l’efficacité de son système immunitaire…
A commencer, comme toujours, par son alimentation !
Une alimentation basifiante anti-virale
Des études in vitro et des observations historiques ont mis en évidence un effet du milieu alcalin (ou basique) sur les virus respiratoires.
Ainsi, le coronavirus s’est révélé assez stable à pH 6,0 et à 37 ° C, mais il a été inactivé rapidement et de manière irréversible par un bref traitement à pH 8,0 et à 37 ° C.
Or, le régime alimentaire et l’eau de boisson jouent un rôle dans l’ajustement du pH sanguin.
La plage normale de pH du sang artériel est de 7,35 à 7,45. Un régime alimentaire ou des boissons basifiantes peuvent induire une alcalose métabolique de bas grade qui ne provoque que de très légères augmentations du pH sanguin tout en restant dans les normes.
Or, dans un environnement légèrement alcalin, les virus sont affaiblis ou ne se multiplient pas efficacement. La fonction immunitaire peut également mieux fonctionner.
En pratique, l’alcalinisation est obtenue :
- en augmentant le nombre de sources alimentaires basifiantes, principalement les fruits et légumes et les eaux alcalines,
- et en réduisant les sources alimentaires acidifiantes : viande, poisson, œufs, produits laitiers, céréales, boissons gazeuses, sel de table, etc.
Ce qui revient, une fois encore, à adopter un modèle alimentaire santé, type méditerranéen. Pour en savoir plus, ou si vous voulez de l’aide pour mettre en pratique une alimentation santé au quotidien, n’hésitez pas à télécharger gratuitement le kit complet que je mets à votre disposition sur ce site (dans les encadrés ci-contre ou ci-dessous par exemple).
N’oublions pas également que le pH sanguin peut aussi être affecté par le stress et l’anxiété, qui l’acidifie, tandis que la méditation, la relaxation ou toute autre pratique relaxante le basifie.
Pour conclure…
Si vous voulez passer à travers rhumes et grippes cet hiver, misez d’abord sur une alimentation basifiante, qui viendra nourrir votre microbiote, que vous pourrez renforcer par la prise de probiotiques adéquates. Plantes, minéraux et vitamines vous aideront également à passer un hiver serein.
Attention, la prise de certains compléments alimentaires peut être contre-indiquée selon votre situation. Demandez conseils auprès d’un thérapeute qualifié pour l’individualisation des recommandations !
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Et si vous vous êtes traité naturellement contre la grippe, avec succès ou non, n’hésitez pas à en témoigner en commentaires !
Sources :
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